L’un des fondateurs du Théâtre National Azerbaïdjanais, originaire de Choucha : Nadjaf  beï Vézirov

Qarabag.com a préparé un article sur le fondateur du genre tragique dans la dramaturgie Azerbaïdjanaise, l’un des successeurs de l’école de théâtre de Mirza Fatali Akhoundov – Nadjaf  beï Vézirov.

Dramaturge, publiciste, figure théâtrale Nadjaf  beï Fatali beï oglou Vézirov est né vers le 5 (17) février ou mars(avril)1854 dans la ville de Choucha dans une famille noble. Il écrivit ses œuvres sous le pseudonyme « Dervish » (« l’ascète » ou « le moine »).
[Encyclopédie théâtrale. Vol I. 1961, p. 884]
[Les rues de Bakou portent leurs noms. 1962, p.78]
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 166;198]
[F. Kasumzadeh. N.B.Vézirov. 1958, p, 5]

Après avoir étudié pendant un an dans un mollakhana, Nadjaf (1867) déménaga à l’école de la ville de Choucha en 1866. Cependant, il a rapidement quitta l’école incapable de résister aux coups de l’instituteur.
[Les rues de Bakou portent leurs noms. 1962, p.78]
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p.5]

En 1868, environ à 14 ans, laissant sa famille, Nadjaf vint à Bakou et entra en classe de deuxième d’un lycée. L’écrivain rappela:
« Mon père fut un homme malade et incapable. Nous ne fûmes soutenus que par notre mère. Nos proches furent indifférents à notre vie et ne nous apporta absolument aucune aide.
… En 1868, malgré les larmes de ma mère, je vins à Bakou pour étudier. Ma mère pleura parce qu’elle voulut que sois peut-être devenu greffier de village et ait soutenu notre famille qui ne connut que des épreuves. »
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 5-6; 175; 198]
[Les rues de Bakou portent leurs noms. 1962, p.78]
[F. Kasumzade. N.B.Vézirov. 1958, p, 5]

Nadjaf  beï Vézirov est l’un des fondateurs du théâtre National Azerbaïdjanais. En 1873, Vézirov, avec son professeur, l’éducateur Azerbaïdjanais Hassan beï Mélikov (Zardabi), mit en scène pour la première fois en azerbaïdjanais les comédies « Hadji Gara » (« Les aventures d’un avare ») et « Le vizir du Khanat de Lenkoran » du dramaturge Azerbaïdjanais Mirza Fatali Akhoundov.

Après le succès de la production de la pièce(« Hadji Gara »), le fondateur de la dramaturgie Azerbaïdjanaise Mirza Fatali Akhoundov leur envoya un télégramme de félicitations dans lequel
il écrit: « En montrant Hadji Gara sur la scène aujourd’hui, vous avez prolongé ma vie de dix ans de plus. »
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 7; 198; 201]
[Oeuvres choisies. Nadjaf  beï Vézirov. 1950, p. 6]
[Encyclopédie “Uzeïir Hadjibeïov”. 2003, p. 61]
[Encyclopédie théâtrale. Vol I. 1961, p. 884;1072]

Le dramaturge Azerbaïdjanais Abdourrahim beï Hagverdiïev appela Nadjaf  beï Vézirov le premier organisateur de la scène musulmane et le premier acteur de l’Azerbaïdjan.
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p.169]

Après avoir obtenu son diplôme du gymnase avec une médaille d’argent, en août 1874, Nadjaf  beï Vézirov se rendit à Saint-Pétersbourg et entra à l’université là-bas. Cependant, il tomba bientôt gravement malade avec de la fièvre et le 27 septembre 1874, il fut contraint de partir pour Moscou.
[G. Gouliïev. Littérature Azerbaïdjanaise.  2010, p. 134]
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 9-10]

En 1874-1878 Nadjaf  beï Vézirov étudia à l’Académie agricole Petrovsko-Razoumovskaya de Moscou (aujourd’hui Université agraire d’État de la Russie – Académie Agricole de Moscou (AAM) du nom de K.A. Timiryazev ) à la faculté de foresterie. Au cours de ces années, il se lia d’amitié avec l’académicien russe K.A. Timiryazev (qui donnerait le nom à cette même université à l’avenir) et l’écrivain russe V.G. Korolenko. Alors qu’il était encore étudiant, Nadjaf  beï Vézirov fonda en 1878 la société Imdadiïa.
[M. Meïlman. Littérature Azerbaïdjanaise. 1958, p. 32]
[Les rues de Bakou portent leurs noms. 1962, p.78]
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 11; 25-26]

En 1875-1877. Nadjaf beï Vézirov écrit des articles et des essais journalistiques pour le premier journal azerbaïdjanais “Ékintchi” (“Laboureur”), dont le fondateur et rédacteur en chef fut Hassan beï Zardabi. Dans le livre « Histoire de la littérature Azerbaïdjanaise. (Court essai) » en 1971, on note que Nadjaf  beï Vézirov fut l’un des inspirateurs de ce journal. Le philologue azerbaïdjanaise, critique littéraire Firoudine beï Kotcharli mentionne Vézirov comme l’un de ses principaux collaborateurs.
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p.199]
[G. Gouliïev. Littérature Azerbaïdjanaise. p. 135]
[Oeuvres choisies. Nadjaf  beï Vézirov. 1950, p. 9]
[F. Kotcharlinski. Littérature des Tatars d’Aderbeïdjan. 1903, p. 36]
[Les rues de Bakou portent leurs noms. 1962, p.79]
[M. Arif. Histoire de la littérature Azerbaïdjanaise. (Court essai). 1971, p.112]

Après avoir été diplômé de l’université, Nadjaf  beï Vézirov, de 1878 aux années 1890 travailla d’abord comme forestier dans le district de Terter (1878-1880)  puis à Dilidjan (aujourd’hui l’Arménie) de la province d’Élizavetpol. Dans les années 1880-1890, Nadjaf  beï Vézirov écrit le premier ouvrage scientifique en Azerbaïdjanais sur les forêts d’Azerbaïdjan.
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 28-29; 199]
[M. N. Meïlman. Littérature Azerbaïdjanaise. 1958, p. 32]

Dans les années 1890 dans le cadre de la croissance du mouvement révolutionnaire en Russie, les diplômés de l’Académie Petrovsko-Razoumovskaya furent persécutés, arrêtés et licenciés de leur emploi. À la suite de ces événements, Nadjaf beï Vézirov fut démis des fonctions de forestier.
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 28-29]

Arrivé à Baki en 1895, Nadjaf  beï Vézirov obtint un emploi d’avocat pendant un certain temps.
[M. N. Meïlman. Littérature Azerbaïdjanaise. 1958, p. 32]
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 200]
[Les rues de Bakou portent leurs noms. 1962, p. 78]

En 1896 Nadjaf beï Vézirov écrit la première tragédie de la littérature Azerbaïdjanaise – “Le malheur de Fakhraddine”.
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 57]
[Essai sur l’histoire de la littérature soviétique d’Azerbaïdjan., 1963, p. 22]

En 1903, Nadjaf  beï Vézirov fut élu secrétaire de la Douma de la ville de Bakou, puis nommé directeur adjoint de son département scolaire.
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 200]

En 1907, Nadjaf  beï Vézirov a traduit en Azéri la tragédie « La mort d’Ivan Grozniï » du dramaturge russe Alexeï Nikolaïevitch Tolstoï.
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 200]

Nadjaf  beï Vézirov est l’auteur des œuvres suivantes: la tragédie « La tragédie de malheureuse » (1874) et les comédies « De la viande pour toi et des os pour moi » (1873), « Scène de l’éducation à domicile » (1875), « Une pierre lancée après, frappera le talon » (1890), « Le repentir tardif ne porte pas de fruits » (1890), « Le nom existe, mais pas lui » (1891), « De la pluie au déluge » (1895), « Les héros de nos jours » (1900).
[Les rues de Baki portent leurs noms. 1962, p.79]
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 199; 200]
[Oeuvres choisies. Nadjaf  beï Vézirov. 1950, p.9]

Firoudine beï Kotcharli évalua le travail de Nadjaf  beï Vézirov de cette façon :
« Nadjaf  beï Vézirov est considéré comme l’écrivain dramatique le plus prolifique; il a écrit 7 comédies et plusieurs vaudevilles. Monsieur N.- se découvre un grand talent dans ses comédies. Vézirov : il dépeint habilement divers phénomènes de la vie patriarcale de la classe des propriétaires. Ses comédies « Juste un nom qui existe » (« Le nom existe, mais pas lui ») et « Simple d’esprit » (probablement, sous ce dernier Kotcharli signifiait les œuvres suivantes « Une pierre lancée après frappera le talon » ou « Le repentir tardif ne porte pas de fruits ») peuvent être considérées comme les œuvres les plus réussies à cet égard. Les comédies de N. Vézirov et d’Akhverdov (Abdourrahime beï  Hagverdiïev) sont écrites dans une langue vivante, mais la langue de Vézirov est mal traitée et inutilement adaptée au dialecte des Tatars de Bakou. »
[F. Kotcharlinskiï. Littérature des Tatars d’Aderbeïdjan. 1903, p. 50-51]
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p.46]

Nadjaf  beï Vézirov fut appelé « L’Ostrovskiï des musulmans » en l’honneur du dramaturge russe Alexandre Ostrovskiï, qui eut une grande influence sur sa création.
[M. N. Meïlman. Littérature Azerbaïdjanaise. 1958, p. 33]
[Oeuvres choisies. Nadjaf  beï Vézirov. 1950, p. 7-8]
[Grande Encyclopédie soviétique. Vol. 1926, p. 666]
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 174]

Le compositeur Azerbaïdjanais Uzeïir Hadjibeïov appela Nadjaf  beï Vézirov son mentor spirituel. En 1913, à l’occasion du 40e anniversaire de l’activité créatrice de Vézirov, Hadjibeïov lui écrivit ce qui suit :
« Monsieur Nadjaf  beï Vézirov. Vous êtes toujours dans nos rangs. Les graines de fruits des arbres que vous avez semés se disperseront dans le monde musulman et donneront une pousse amicale à des milliers de Nadjafbeks. Votre nom sera inscrit dans les annales de l’histoire. »
[Encyclopédie « Uzeïir Hadjibeïov ». 2003, p. 61]

Après la soviétisation de l’Azerbaïdjan (1920), Nadjaf  beï Vézirov fut nommé inspecteur principal du Département des forêts du Commissariat du peuple à l’agriculture. En 1921-1926, Vézirov enseigna la foresterie au Collège d’agriculture et de mise en valeur des terres nommé d’après Agamali oglou à Bakou.
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 173; 201]

En 1926, malgré les protestations des médecins qui lui recommandaient fortement de se reposer, Nadjaf  beï Vézirov, avec ses étudiants, partit pour des cours pratiques dans le village de Tchoukhurïurd, région de Shamakhi de l’Azerbaïdjan. Le 9 juillet 1926, alors qu’il exerçait ses fonctions officielles, Nadjaf  beï Vézirov mourut subitement d’une crise cardiaque. Il fut enterré à Baki.
[K. Mamédov. Nadjaf  beï Vézirov. 1995, p. 173; 201]
[Les rues de Bakou portent leurs noms. 1962, p.79]