Musicien folklorique azerbaïdjanais, joueur de tar Sadikhjan (Mirza Sadikh Asad oglou) est né en 1846, dans la ville de Choucha, dans une famille pauvre. Cependant, dans « Encyclopédie de la musique » de 1978, sa date de naissance est indiquée comme étant 1842.
[Tch. Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 217]
[Encyclopédie de la musique. 4 vol. 1978, p. 814]
[Encyclopédie soviétique d’Azerbaïdjan. VIIIe volume. 1984, p. 255]
Sadykh a reçu son éducation musicale à l’école du professeur azerbaïdjanais Harrat Gulu Mohammad oglou à Choucha. Après avoir perdu sa voix à l’âge de 17-18 ans, Sadikh a d’abord joué de la flûte, du ney, du kamânche, puis a étudié le tar à l’école de musique de Mirza Ali Asker. Le critique d’art azerbaïdjanais Firoudïn Chouchinskiy note dans son livre ce qui suit : « On dit qu’à l’origine Mirza Sadikh jouait du kamânche, dans l’ensemble de Mirza Ali Asker, qui joue ici un rôle secondaire et une seule fois, lorsque son professeur est tombé malade, Mirza Sadikh a réussi à jouer du tar et à démontrer à tous ses capacités phénoménales. Après cela, Mirza Sadikh se consacre entièrement à jouer de cet instrument merveilleux et perfectionne encore son art en maîtrisant sa technique. »
Peu après Sadikh surpasse en compétence son maître Mirza Ali Asker, qui, à son tour, parlair de lui comme suit : « Je voudrais que Sadykh ait ma richesse et que ses doigts soient les miens. »
[Tch. Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 217]
Mirza Sadikh a participé aux activités de la société littéraire Majlisi-faramouchan (Majlis des oubliés), à la société musicale Majlisi Khanandeh (Société des musiciens) organisées par le musicologue azerbaïdjanais Mir Mohsoun Navvab, Majlis de Khourchidbanou Natavan à Choucha.
[Tch. Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 216]
Sadikhjan a apporté quelques innovations dans les mughams azerbaïdjanais. Après avoir développé Ségah, il a ajouté un manche pour Zaboul au tar et amélioré Mahour. Sadikhjan a également composé quelques ryangs (genre musical instrumental de la musique professionnelle azerbaïdjanaise de tradition orale) pour les mughams Orta Ségah, et Bayati Chiraz.
[Tch. Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 217]
[F. Chouchinskiy. Choucha. 1968, p. 112-113]
[Encyclopédie soviétique d’Azerbaïdjan. VIIIe volume. 1984, p. 255]
Le journal « Kavkazskoyé Obozréniyé » (« Revue caucasienne ») écrit ce qui suit à propos de Sadikhjan : « Son jeu d’instrument est distinct, artistiquement précis et d’une force charmante. Il ne ferait pas de mal pour nos compositeurs de Tiflis de profiter du séjour de Sadikh à Tiflis pour lui emprunter des motifs orientaux, qui leur serviront de bonne matière pour de nouvelles compositions. »
[Tch. Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 217]
En 1875-1878, Sadikhjan a changé la conception du tar pour la première fois. Il a augmenté le nombre de cordes (de 5 à 11), modifié la structure du manche et du corps du tar, amélioré leur fixation et réduit le poids total de l’instrument. Sadikhjan a également développé une nouvelle technique de jeu de tar, il a commencé à tenir l’instrument pressé contre sa poitrine. Avant lui, on jouait au tar en le tenant sur ses genoux. Le critique d’art azerbaïdjanais Firoudïn Chouchinskiy a noté : « Ces innovations et changements apportés par Sadikhjan ont élargi les possibilités de jeu de cet instrument. Après leur introduction, les mughams interprétés au tar sonnaient plus brillants et plus colorés. Les gens appelaient le tar amélioré le « tar magique » et Sadikhjan était appelé le « père du tar ». » Peu après, le tar de Sadikhjan a complètement remplacé le vieux tar dit « iranien » provenant de tout le Caucase et de l’Asie central.
[F. Chouchinskiy. Choucha. 1968, p. 112-113]
[Tch. Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 217]
[Encyclopédie de la musique. 4 vol. 1978, p. 814]
[Encyclopédie soviétique d’Azerbaïdjan. VIIIe volume. 1984, p. 255]
[Encyclopédie Uzeyir Hadjibeyov, 2003, p. 183]
Sadikhjan a accompagné le khanendé azerbaïdjanais Haji Goussi, Abdoul-Bagi Zoulalov (Bulbuljan), Jabbar Karyagdi oglou et Mechadi Issi au tar. En 1875, Sadikhjan, avec Bulbuljan, s’installe à Tbilissi (Géorgie) et s’y produit avec des concerts. En 1880, Sadikhjan, en tant que membre de l’ensemble Mechadi Issi, a été invité à Tabriz (Iran) pour le mariage de Mouzafaraddin Mirza, fils de Nasreddin Chah Kajar. Lors de ce mariage, Sadikhjan a reçu l’ordre de Chiri-Khourchid (Ordre du Lion et du Soleil).
[Tch. Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 217]
[Encyclopédie soviétique de l’Azerbaïdjan. VIII volume. 1984, p. 255]
[F. Chouchinskiy. Choucha. 1968, p. 99]
En 1890, Sadikhjan a organisé un ensemble musical qui a donné des concerts dans de nombreuses villes d’Azerbaïdjan, ainsi qu’à Istanbul (Turquie), Achkhabad (Turkménistan) et Téhéran (Iran).
[Encyclopédie soviétique de l’Azerbaïdjan. VIIIe volume. 1984, p. 255]
[F. Chouchinsky. Choucha. 1968, p. 112]
Sadikhjan a composé la musique de la pièce « Majnoun sur la tombe de Leyli » (1897), qui a été jouée à Choucha sous la direction de l’écrivain azerbaïdjanais Abdourrahim bey Hagverdiyev.
[Encyclopédie Uzeyir Hadjibeyov. 2003, p. 183]
[D. Ahmed. Personnalités éminentes 2020, p. 177]
[Tch. Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 217]
En 1901 Sadikhjan a participé au premier concert oriental à Choucha. Il y a interprété son premier mugham (Orta Makhour) en solo au tar.
[Tch. Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 217]
[F. Chouchinskiy. Choucha. 1968, p. 112]
Le compositeur et publiciste azerbaïdjanais Afrasiyab Badalbeyli a évalué le rôle de Sadikhjan dans la musique azerbaïdjanaise de la manière suivante : « Si l’on tient compte du fait que le tar occupe la première place parmi tous les instruments de musique dans l’exécution du mughamat, on peut affirmer que les découvertes de Mirza Sadikh ont, en définitive, marqué un tournant dans l’histoire de la musique azerbaïdjanaise. On peut dire qu’à partir de Mirza Sadikh, l’essence des mughams azéris, leurs moyens d’expression, leur pouvoir d’influence et leurs méthodes d’exécution ont atteint un nouveau niveau. Mirza Sadikh a ouvert une nouvelle page dans l’origine de la musique azerbaïdjanaise. »
[Tch. Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 216]
Le compositeur azerbaïdjanais Uzeyir Hadjibeyov a évalué Sadykhjan comme suit : « Les noms et la gloire de taristes comme Sadikh, sont devenus connus dans tout le Caucase et ont acquis une importance international. »
[Encyclopédie Uzeyir Hadjibeyov. 2003, p. 106]
Les élèves et successeurs de l’école Sadikhjan étaient des taristes : Mechadi Zeynal, Gourban Pirimov, Mechadi Jamil Amirov, Malybekli Hamid, Chirin Akhoundov et Bahram Mansourov.
[F. Chouchinskiy. Choucha. 1968, pp. 112-113]
[Encyclopédie soviétique d’Azerbaïdjan. VIIIe volume. 1984, p. 255]
Sadikhjan est mort en 1902 à Choucha.
[Tch.Kajar. Fils éminents de l’Azerbaïdjan antique et médiéval. 1995, p. 217]
[Encyclopédie de la musique. 4 vol. 1978, p. 814]
En mai 1992, après l’occupation de la ville de Choucha par des formations armées arméniennes, la maison de Sadikhjan, où il vivait, a été détruite.