Tragédie de Khodjaly

Dans la nuit du 26 février 1992, des militants arméniens, à l’aide des militaires du 366e régiment d’infanterie motorisée de l’ancienne armée Soviétique, ont lancé un assaut sur la ville de Khodjaly, dont des centaines de civils azerbaïdjanais ont été victimes. Le site Qarabag.com a préparé sur la base de sources étrangères le dossier sur le massacre de Khodjaly – la tragédie la plus effrayante de la période de la guerre du Karabakh.

Selon les données officielles, à la suite du massacre et de l’expulsion massive des habitants de Khodjaly, 613 personnes sont mortes (y compris celles qui ont gelé en cours de route).
Dont:

  • 63 enfants
  • 106 femmes
  • 70 personnes âgées

Huit familles azerbaïdjanaises ont été complètement exterminées. 487 personnes, dont 76 enfants, ont été blessées et 1275 ont été pris en otage. 5379 personnes ont été expulsées de leur lieu de résidence. Le sort des 150 prisonniers, dont 68 femmes et 26 enfants, n’est toujours pas connu.

Le massacre de la population a marqué un tournant dans tout le conflit du Karabakh. C’était une action d’intimidation visant à briser l’esprit des azerbaïdjanais. Selon l’un des dirigeants séparatistes du Karabakh, l’ex-président arménien Serge SARGSYAN: «Mais je pense que la question principale était complètement différente. Avant Khodjaly, les azerbaïdjanais pensaient pouvoir plaisanter avec nous, ils pensaient que les arméniens n’étaient pas capables de lever la main contre la population civile. Nous avons réussi à briser ce stéréotype…»
[Thomas de Waal. Le jardin noir, Moscou, 2005. Page 235]

Des militants arméniens ont encerclé Khodjaly de trois côtés et sont entrés dans la ville. Il y avait une sortie – en direction de la ville d’AGDAM. La nuit, une foule de civils courut jusqu’aux genoux dans la neige à travers la forêt et commença à descendre dans la vallée de la rivière GARGAR. Dans la matinée, les habitants de Khojaly, accompagnés de quelques agents de l’OMON, se rendirent dans la plaine près du village arménien de Nakhidzhevanik, où ils ont essuyé des tirs par des militants arméniens qui les attendaient déjà sur les pentes montagneuses au-dessus de la plaine
[Thomas de Waal. Le jardin noir, Moscou, 2005. Page 233]

Devant les journalistes et les enquêteurs qui sont arrivés à Khodjaly quelques jours plus tard, il y avait une image effrayante du massacre sanglant. Les corps déchirés étaient partout sur la terre gelée. Le correspondant du journal londonien «Times», Anatole LEAVEN, écrivait que «Certains d’entre eux, y compris une petite fille, avaient de terribles blessures sur le corps. Elle n’avait que visage intact».
[Thomas de Waal. Le jardin noir, Moscou, 2005. Page 234]

Le 4 mars 1992, deux vidéos ont été produites à Moscou prises par le caméraman CHINGIZ MUSTAFAYEV sur les lieux du massacre de civils de la ville de Khodjaly. Les images montraient les cadavres de civils. La plupart des fusillés étaient des enfants de 2 à 15 ans, des femmes et des personnes âgées, la plupart d’entre eux ont été abattus à bout portant dans la tête. Les gens ont été tués de sang-froid et prudemment, il n’y avait aucun signe de lutte, il n’y avait pas de fuite. On voit des cadavres d’enfants aux oreilles coupées, d’hommes au cuir chevelu enlevé et d’une femme âgée à la peau coupée du côté gauche du visage.
[Journal «Izvestia», 04.03.1992, № 54 (23628), page 1]

Le cameraman russe Youri Romanov, qui préparait des séquences vidéo pour CNN à Khodjaly, dans son livre “Je filme la guerre…”, mentionne une petite fille dont les yeux ont été brûlés par des cigarettes.
[Y. Romanov. ” Je filme la guerre… «Ecole de survie». 2001, Page 56]