Le président arménien continue à violer l’histoire (à cette fois ci en français) – Qarabag
Le président arménien continue à violer l’histoire (à cette fois ci en français)

Le président arménien s’adressant à l’auditoire de différents pays falsifié l’histoire pour la deuxième fois depuis le début du mois. C’est la politique choisie par Erevan dont le but consiste à persuader l’opinion mondiale que les arméniens constituaient la majorité de la population du Karabakh depuis la nuit des temps. Cependant les recherches scientifiques des historiens arméniens et autres éminents chercheurs du Caucase ainsi que les documents officiels de l’empire russe et de l’URSS dévoilent un tableau différent.

Le 6 novembre le web site La libre Belgique avait publié l’interview du président arménien Armen Sarkissian. Il déforme les données statistiques du XX siècle, parle des événements inventés de toute pièce, fausse complètement les faits historiques réels. Il procède de la même manière que dans son interview à la chaîne de télévision russe du site d’information RBK. Les deux interviews de suite pour les auditoires de différents pays témoignent des efforts ciblés de l’administration de l’Arménie d’imposer à l’opinion mondiale l’image falsifiée du Karabakh.

Pour commencer nous vous présentons la partie de l’interview de Sarkissian concernant l’histoire.

Sarkissian déclara:

“Le Karabakh- la patrie historique de ses habitants. Ces gens y habitaient depuis des millénaires. Ils y devinrent chrétiens en 301. Ils y vécurent dans les montagnes au XI siècle quand des turques seldjukides sont venus de l’Asie centrale. Ils ont vu des mongols, le Grand Tamerlan. Ils faisaient partie de l’Empire perse, puis russe mais jamais ils n’étaient pas au sein de l’Azerbaïdjan. 

Le problème commença lors de la création de l’Union soviétique, quand le camarade Staline avait transféré (à l’Azerbaïdjan) le Nakhitchevan et l’Artsakh  pour un certain temps. Si vous vous adressez au XX siècle alors la population qui vivait à Artsakh variait de 350.000 à 360.000 personnes dont les arméniens faisaient 95%. Les autres 5% étaient les azerbaïdjanais, sunnites et chiites, russes, grecs, ezides. A l’époque Shoushi était une grande ville avec la population qui s’élevait à 60.000 habitants dont la plupart étaient  des arméniens. Cette ville était plus petit que Tbilissi mais plus grand qu’ Erevan. Au temps soviétique le Karabakh était la région autonome au sein de l’Azerbaïdjan. Le Haut Karabakh avait le plus haut niveau d’autonomie garanti par l’Union Soviétique. Cette situation dura pendant 70 ans. Malgré cela plus de 200.000 personnes sont partis. Pourquoi ? Parce que il n’y avait pas d’école arméniennes, les jeunes gens ne pouvaient trouver du travail. C’était le nettoyage ethnique plus ou moins paisible”.

Nous allons examiner les fragments clés comparés aux matériaux d’archives et des documents officiels en présentant des scans des références dans le texte.

“Le Karabakh- la patrie historique de ses habitants. Ces gens y habitaient depuis des millénaires…Ils faisaient partie de l’Empire perse, puis russe mais jamais ils n’étaient pas au sein de l’Azerbaïdjan”

La première moitié de cette phrase n’est qu’une partie de la vérité, sa fin c’est du mensonge. L’historien arménien Arakelian écrivait: Il y a deux mille ans le territoire du Haut Karabakh et de toutes les régions de l’Azerbaïdjan était peuplé par des albanais“. [Arakelian A. Le Karabakh avant la conquête par le tsarisme russe// Revue historique, N2 1938, P. 68]

Le peuple azerbaïdjanais fut formé sur la base des composants clés ethniques tels que albanais et turcs. Ceci avait été noté par l’éminent chercheur du Caucase Ilya Petrouchevski: “La plupart des turcs azerbaïdjanais ce sont des descendants turquisés des plusieurs peuples de l’ancienne Agvanie (Agvanie- synonyme de l’Albanie Caucasienne) [Petrouchevski I. Sur les croyances préchrétiennes des paysans du Haut Karabakh, Bakou, 1930. P. 14]

Comment le Karabakh fut “arménisé” raconte Arakelian: “Au cours de la deuxième moitié du premier centenaire avant JC,  Artsakh (partie de l’Albanie) fut conquis par l’Arménie. La domination des arméniens dura jusqu’à la fin du IV centenaire…. Le tsar arménien après avoir conquis le Karabakh procéda à des méthodes particulièrement cruels, barbares de la lutte contre les habitants d’Artsakh pour qu’ils n’osent pas lutter pour leur indépendance[Arakelian A., Pp. 69-70]  

Ils y devinrent chrétiens en 301

C’est une partie de la vérité : ils ne sont pas simplement devenus chrétiens. “En Agvanie (le nom arménien de l’Albanie) l’église servait d’outil d’arménisation du pays [Petrouchevski I., P. 8]. Mais malgré cela, “le Karabakh n’appartenait jamais à la culture arménienne[Petrouchevski I., P. 13].

“Le problème commença lors de la création de l’Union soviétique…”

Le mensonge et la tentative de cacher comment le problème commença.

“Quel était le prétexte des évènements tragiques, vous le savez déjà, – écrivait le journal “le Caucase” le 11 février 1905. – Le conflit affligeant arméno-tatare provoqué par des causes de préférence économiques  couvait  chez nous il ya longtemps. En janvier les gendarmes arméniens ont tué un détenu tatare, qui voudrait s’évader ; parmi la population tatare couraient des rumeurs sur le meurtre prémédité  et dès lors on commença à sentir la prévention évidente contre les arméniens. Il n’y a pas eu de rixes et d’attaques directes jusqu’à l’évènement tragique du 6 février. Ce jour-là près du Parapète  (lieu), à côté de la cathédrale, un arménien avait tué par un coup de revolver un tatare pour  motif personnel. Ce meurtre fut un signal. Le soir dans les rues de Bakou le carnage eut lieu…”

“Quelque chose de spontané, qu’on ne pourrait pas gérer- la terreur partout, – nota le  même journal le 12 février. – Le premier jour des troubles  on avait tué et blessé près de 35 personnes… Les troubles eurent lieu dans les banlieues de la ville : quelques tatares furent tués, un moulin tatare fut détruit par la foule enragée des arméniens”.

Bientôt les troubles envahirent tout le Caucase du Sud. Au cours des années 1905-1906 furent détruits 158 villages azerbaïdjanais [Husseynov.R  Etudes du mouvement révolutionnaire en Azerbaïdjan // première édition. Révolution années 1905-1907. Bakou, 1926. P. 81].

“….Le carnage arméno-caucasien où le parti Dashnakcutyun avait révélé sa puissance : par l’organisation de ces forces militaires, équipement moderne et discipline rigide: cet évènement basé sur l’ancienne irritation existant entre les tatares et les arméniens fut exploité par le parti Dashnakcutyun…” fut noté dans le document officiel du Département de police de l’empire russe.

Ce fut le point de départ de l’opposition incessante, mais pas “la création de l’Union soviétique…” d’après les dires du président Sarkissian.

Staline avait transféré (à l’Azerbaïdjan) le Nakhitchevan et l’Artsakh  pour un certain temps

Un mensonge complet.

La décision sur le Haut Karabakh fut prise le 5 juillet 1921 par le vote du Plenum du bureau caucasien du Comité central du parti Communiste. La décision de laisser le Haut Karabakh à l’intérieur des frontières dans les limites de la République soviétique socialiste d’Azerbaïdjan et pas de ” transférer” le Haut Karabakh à la République soviétique socialiste d’Azerbaïdjan. [Extrait du procès-verbal  du Plenum du bureau caucasien du Comité central du parti Communiste // Sur l’histoire de la création de la région autonome du Haut Karabakh de la République soviétique socialiste d’Azerbaïdjan(les documents et matériaux) Bakou, 1989. P. 92]. Enfin, “pour un certain temps”   cette remarque est absente du texte de l’arrêté du 5 juillet.

Le destin du Haut Karabakh était défini par le vote des membres du bureau Caucasien. Ceci est témoigné par les résultats du scrutin des membres du bureau le jour précédent. [Extrait du procès-verbal du Plenum du bureau caucasien du Comité central du parti Communiste // Sur l’histoire de la création de la région autonome du Haut Karabakh de la République soviétique socialiste d’Azerbaïdjan (les documents et matériaux) Bakou, 1989. P. 90]. Ce jour-ci les participants de la séance n’ont pas pu se mettre d’accord. Pour cette raison on a décidé d’organiser encore un vote sur le Haut Karabakh, le 5 juillet. Si la décision était prise par Staline avant, elle serait approuvée le 4 juillet. Bien que Staline était présent au vote, il n’y avait pas participé. A l’époque il n’était pas doté d’un tel pouvoir pour prendre les décisions pareilles. Il occupa les postes importants dans la direction de la Russie soviétique en avril 1922 seulement. Le pouvoir absolu lui revient par tranches au cours des années 1924-1927.

” Si vous vous adressez au XX siècle alors la population qui vivait à Artsakh variait de 350.000 à 360.000 personnes dont les arméniens faisaient 95%. Les autres 5% étaient les azerbaïdjanais, sunnites et chiites, russes, grecs, ezides”.

Une partie de cette phrase – mensonge, la suite c’est la tentative de cacher l’histoire ethnique réelle du Karabakh par la présentation sélective des données statistiques 

Si on revient pour de vrai vers le XX siècle, vers les recensements de la population effectués par l’administration de l’Empire russe, alors au 1 janvier 1914 le chiffre total de la population des quatre uyezd (région) du Karabakh était de 582.621 personnes. 318.722 – musulmans (54.7%) et 252.252 – arméniens (43.3%). Ainsi dans les limites de “la République d’Artsakh” non reconnue au mois du septembre 2020, 106 ans avant cette date les musulmans étaient majoritaires et les arméniens faisaient un peu plus de 40 %. [Le calendrier caucasien pour l’année 1915, Tiflis, 1914, Le département de statistiques, Pp. 218-219, 230-233]

L’un des quatre uyezds, de Choucha fut créé dans les frontières du Haut Karabakh historique (Artsakh en arménien). Plus tard cette région fut le territoire principal de la Région Autonome du Haut Karabakh. Au 1 janvier 1914 y habitaient 178.081 personnes. 95.257 – arméniens (53.5%) et 77.189 – musulmans (43.3%). Ainsi dans les frontières du Haut Karabakh  il ya 106 ans les arméniens y comptaient un peu plus de la moitié de la population et pas la majorité comme prétend le président arménien [Le calendrier caucasien pour l’année 1915, Tiflis, 1914, Le département de statistiques, Pp. 218-219, 230-233].  

Et voilà ce qui eut lieu après l’effondrement de l’empire russe: “Le gouvernement arménien représenté par Dashnakcutyun usa des nettoyages ethniques pour nettoyer  Zanguézour et autres ouyezds des éléments musulmans et créer des territoires purement arméniens…“- écrivait le 20 juillet 1920 le journal “Communiste”.   

Comme résultat, selon le recensement de l’année 1921 dans la Région Autonome du Haut Karabakh vivaient 135.591 habitants et non 350.000-360.000 habitants d’après les dires de Sarkissian. De ce nombre 94.4% représentaient effectivement les arméniens. Ainsi de plus de 77.000 musulmans en 1914 il ne restait que 7.593, après six ans seulement. Les autres étaient chassés ou exterminés. C’est pour cette raison que Sarkissian cite le pourcentage des arméniens et des musulmans au Haut Karabakh en 1921 et non en 1914.

A l’époque Shoushi était une grande ville avec la population qui s’élevait à 60.000 habitants dont la plupart étaient  des arméniens.

C’est le mensonge.

D’après les données de l’administration de la région de Choucha au 1 janvier 1914 le nombre de la population de la ville de Choucha était de 42.568 personnes : 22.416- arméniens (52.6%), 18.890 – musulmans (44.4%) .

Le journal “Bakinski rabotchi”(Ouvrier de Bakou) écrivait: “Les dashnaks ont attaqué la ville de Choucha, peuplée par le nombre presque égal des arméniens et des musulmans…” Par la suite le nombre des habitants s’est réduit vers 1921 jusqu’à 9.223 (42.568 en 1914)

Après le transfert du centre administratif du Haut Karabakh à la ville de  Khankendi (qui fut rebaptisé en Stépanakert) commença le déménagement de la population arménienne de Choucha vers cette ville. Les azerbaïdjanais, restés dans les autres endroits du Haut Karabakh au contraire commencèrent à déménager à Choucha considérant cette ville en tant que leur centre historique dans la région. Le rapport du gouvernement de la République soviétique d’Azerbaïdjan pour les années 1925-1926 rend compte que la ville de Choucha est peuplée “de préférence par les turcs”. Dans le guide Moscou en 1927 on lisait que le nombre des habitants de Choucha s’élève à 10000 (exclusivement des musulmans).

Pendant les deux décennies suivantes le nombre des habitants de la ville continuait à diminuer: en 1939 – 5.424 [Le recensement de l’Union soviétique de l’année 1959 – La République d’Azerbaïdjan. Moscou 1963. P. 15] Après la deuxième guerre mondiale la population de la ville augmente progressivement et 1959 s’élève à 6.117 personn [Idem.]

La composition éthnique ne changeait pas: d’après les données de 1989 17.000 habitants vivaient à Choucha, dont 98 % azerbaïdjanais.

Ainsi Choucha n’était jamais une grande ville avec la population qui s’élevait à 60.000 habitants et au cours de la plus grande partie du XX siècle le nombre des arméniens n’y étaient pas majoritaire.

“…plus de 200.000 personnes sont partis”(De la  Région autonome du Haut Karabakh) à l’époque soviétique

C’est le mensonge

Les dynamiques de la population de la  Région autonome du Haut Karabakh au cour du XX siècle:

Comment on peut affirmer avec toutes ces données que 200.000 personnes quittèrent le Haut Karabakh à l’époque soviétique est incompréhensible.

 
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Résolutions des Nations Unies sur le Haut-Karabagh