Le président Macron a annoncé “sa volonté que des mesures fortes soient prises pour pour protéger le patrimoine religieux et culturel du Haut-Karabakh” après la libération de ces territoires par l’Azerbaïdjan. Mais le fait que pendant près de 30 ans des dizaines de mosquées, de mausolées et de cimetières musulmans y ont été sauvagement détruits, les dirigeants de la France et d’autres États européens ont choisi d’ignorer.
Le livre du photojournaliste azerbaïdjanais Babek Guliyev “Karabakh: hier, aujourd’hui, demain (en photos)” contient de nombreuses photographies de 2006, qui représentent des mosquées et des cimetières musulmans de villes et villages du Karabakh, détruits depuis le début de l’occupation arménienne en 1991-1993. Ces preuves photographiques sont jointes à cette publication.
La dernière page du même livre contient les données suivantes: “Le patrimoine culturel de l’Azerbaïdjan a été détruit avec une cruauté particulière: 12 musées, 6 galeries d’art, 9 palais d’importance historique, 40 000 pièces de musée rares ont été pillées et détruites de manière barbare. 44 mausolées et 18 mosquées ont été profanés. Dans 927 bibliothèques, 4,6 millions de livres et de manuscrits inestimables ont été détruits”. Maintenant, après la libération des territoires occupés, il s’avère que beaucoup plus d’objets religieux, culturels et historiques ont été détruits (67 mosquées à elles seules). Les dirigeants des pays européens n’ont exprimé aucune inquiétude à ce sujet. Mais maintenant, après le retour du Karabakh en Azerbaïdjan, le 19 novembre, le président Emmanuel Macron a annoncé la volonté de la France de “prendre des mesures fortes pour protéger le patrimoine religieux et culturel du Haut-Karabakh”.
Le 24 novembre, le chef de la Direction des Musulmans du Caucase, les dirigeants des communautés juives d’Azerbaïdjan, l’archevêque orthodoxe du pays, ainsi que le chef de la communauté chrétienne Albanienne-oudie ont lancé un appel à la communauté internationale concernant la destruction de nombreux sites religieux, culturels et historiques du Karabakh pendant les années de l’occupation arménienne.
“…Les mosquées, les temples, les cimetières, les monuments historiques, les musées, les bibliothèques ont été saccagés et pillés dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan, les temples chrétiens appartenant à l’Albanie du Caucase et les églises orthodoxes russes ont été grégorianisés, les mosquées ont été transformées en étables et soumises à des insultes sans précédent telles que la garde à l’intérieure des mosquées d’animaux interdits dans l’Islam. Dans le territoire de Karabakh 63 mosquées sur 67 ont été détruites tandis que les 3 mosquées restantes gravement endommagées”, dit la déclaration conjointe des dirigeants des confessions musulmane, chrétienne et juive, diffusée le 24 novembre.
Ils ont souligné que “l’Arménie mène une fausse propagande contre l’Azerbaïdjan sur des sujets religieux, en prétendant que c’est l’Azerbaïdjan qui détruit des monuments religieux et culturels sur des territoires libérés d’occupation, tout en essayant de rejeter sa propre provocation sur notre pays”.
“Dans ses appels et ses entretiens, le Président de l’Azerbaïdjan a déclaré à plusieurs reprises que comme dans d’autres parties de l’Azerbaïdjan, dans les territoires libérés, tous les monuments religieux et culturels, les lieux de culte seront restaurés, la foi de chacun sera respectée et la coexistence pacifique sera assurée”, ont dit les personnalités religieuses.
Le 23 novembre, le président Ilham Aliyev a visité la mosquée détruite d’Aghdam, libéré le 20 novembre. Aliyev a déclaré là-bas, que plusieurs années auparavant les représentants du Groupe de Minsk qui jouait le rôle de médiateur, s’y étaient rendus. “Ils ont effectué des missions ici à deux reprises et m’ont informé qu’ils avaient visité la mosquée d’Agdam. Pourquoi n’ont-ils pas soulevé la question? Pourquoi cela n’a-t-il pas inquiété les dirigeants occidentaux? Il s’avère que les mosquées musulmanes peuvent être profanées et détruites, que les vaches et les porcs peuvent y paître. Si tel est le cas, qu’ils gèrent les problèmes dans leurs pays, il ne faut pas se mêler de nos affaires”, a noté le dirigeant d’Azerbaïdjan.
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