{"id":11093,"date":"2022-11-07T09:43:05","date_gmt":"2022-11-07T05:43:05","guid":{"rendered":"https:\/\/qarabag.com\/?p=11093"},"modified":"2022-11-05T18:43:46","modified_gmt":"2022-11-05T14:43:46","slug":"voyage-a-choucha-du-fonctionnaire-russe-andrei-mikhailovitch-fadeiev","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/qarabag.com\/voyage-a-choucha-du-fonctionnaire-russe-andrei-mikhailovitch-fadeiev\/","title":{"rendered":"Voyage \u00e0 Choucha du fonctionnaire russe Andre\u00ef Mikhailovitch Fade\u00efev"},"content":{"rendered":"

En 1897, les m\u00e9moires d’Andre\u00ef Mikhailovitch Fade\u00efev (1790-1867), fonctionnaire de la Russie tsariste, gouverneur de la r\u00e9gion de Saratov (1841-1846), membre du conseil d’administration de la r\u00e9gion transcaucasienne (1846- jusqu’\u00e0 sa mort) furent publi\u00e9es. Qarabag.com<\/a> pr\u00e9sente le mat\u00e9riel sur le voyage et les impressions<\/strong> du fonctionnaire russe de la ville azerba\u00efdjanaise de Choucha et des repr\u00e9sentants de la noblesse du Karabakh<\/strong><\/p>\n

Au cours de son voyage (qui eut probablement lieu en 1846 ou plus tard, apr\u00e8s sa nomination en tant que membre du Conseil du d\u00e9partement principal de la r\u00e9gion transcaucasienne) au Karabakh, Andre\u00ef Mikhaylovitch Fade\u00efev se fut plaint de l’absence de routes, ou de mauvaises routes en direction de Choucha.
\n[M\u00e9moires de Andre\u00ef Mikhailovitch Fade\u00efev, 1790-1867. En deux parties. 1897, pp. 94-95]<\/span><\/a><\/p>\n

\"\"Sur le chemin de Choucha, Fade\u00efev d\u00e9jeuna dans une \u00ab\u00a0kibitka\u00a0\u00bb (chariot couvert) sur la rive de la rivi\u00e8re Kouroutchay (l\u2019affluent gauche de la rivi\u00e8re Araz traversant le territoire des districts de Khojavand et Fizuli). Il nota \u00e9galement que la route, situ\u00e9e \u00e0 6 verstes (ancienne mesure de longueur utilis\u00e9e en Russie, valant 1 066,8 m\u00e8tres) de Choucha, qui grimpe une montagne abrupte et rocheuse, fut construite par un g\u00e9n\u00e9ral russe d’origine arm\u00e9nienne, Valerian Grigorievitch Madatov. Selon le livre \u00ab\u00a0Histoire du r\u00e8gne de l’empereur Alexandre Ier et de la Russie \u00e0 son \u00e9poque \u00bb, 1871, cette route a \u00e9t\u00e9 pav\u00e9e en 1823-1825.
\n[M\u00e9moires d\u2019Andre\u00ef Mikha\u00eflovitch Fade\u00efev 1790-1867. En deux parties. 1897, pp. 94-95]<\/span><\/a>
\n[Histoire du r\u00e8gne de l’empereur Alexandre I et de la Russie \u00e0 son \u00e9poque. Vol. VI. 1871, p. 328]<\/span><\/a><\/p>\n

En arrivant \u00e0 Choucha, Fade\u00efev nota que la ville \u00e9tait situ\u00e9e au pied d’une montagne, \u00e0 une altitude de plus de deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer et qu’elle b\u00e9n\u00e9ficiait donc d’un climat sain et agr\u00e9able. Des deux c\u00f4t\u00e9s de celle-ci se trouvaient des villages et des b\u00e2timents de divers \u00e9tablissements d’anciens khans et de leurs familles, une forteresse et un grand camp r\u00e9gimentaire de l’arm\u00e9e locale. Les meilleures et les plus grandes structures d’architecture sp\u00e9ciale, sous forme de ch\u00e2teau, appartenaient aux descendants de la famille de l’ancien khan. La ville \u00e9tait assez \u00e9tendue, partiellement embelli, avec des grandes maisons en pierre. Il n’y avait pas de jardins, mais presque toutes les maisons furent plant\u00e9es d’arbres.
\n[M\u00e9moires d\u2019Andre\u00ef Mikha\u00eflovitch Fade\u00efev, 1790-1867. En deux parties. 1897, p. 95]<\/span><\/a><\/p>\n

Pendant son s\u00e9jour \u00e0 Choucha, Fade\u00efev rencontra d’abord le kn\u00e8ze Konstantin Tarkhanov, qui fut probablement, le gouverneur de district de Choucha \u00e0 l’\u00e9poque et est devint plus tard gouverneur de Bakou, le gouverneur de la ville, Mouratchev et d’autres fonctionnaires et citoyens. Parmi eux se trouv\u00e8rent des repr\u00e9sentants de la noblesse du Karabakh : Bedirjahan Beyim<\/strong>, \u00e9pouse du dernier khan du Karabakh Mehti-Kuli khan, sa fille, po\u00e9tesse et philanthrope Khourchoudbanou Natavan<\/strong>, \u00e9pouse du deuxi\u00e8me khan du Karabakh Ibrahim Khalil Djavair-khanoum<\/strong> et son petit-fils Jafar-Kuli khan. Ils furent les chefs de l’aristocratie locale du Karabakh.
\n\u00ab\u00a0 La riche veuve de Mehti-Kouli-khan (Bedirjahan Beyim)<\/strong>, assez instruite et m\u00eame la\u00efque en termes orientaux, fut hospitali\u00e8re envers les invit\u00e9s de passage et leur accordait gentiment un pechkech (cadeau) de son travail, un beau tapis. On cr\u00e9a toujours chez elle des tapis en grandes quantit\u00e9s, beaux, de diff\u00e9rents motifs et tailles, toujours pas carr\u00e9s, mais longs. Ses femmes effectu\u00e8rent ce travail dans la tranquillit\u00e9 du harem, et souvent la khanesse elle-m\u00eame participa aux travaux. Les tapis ne furent pas fabriqu\u00e9s pour \u00eatre vendus, mais pour \u00eatre offerts en cadeau, que la khanesse fournissait g\u00e9n\u00e9reusement \u00e0 toutes ses connaissances en personne ou en les envoyant dans la r\u00e9gion. Sa fille (Khourchoudbanou Natavan)<\/strong> v\u00e9cut avec son mari, bey Hasay Ousmi\u00efev, officier sous le gouverneur, une personne tr\u00e8s jolie, qui par sa beaut\u00e9 m\u00e9rita le nom de \u00ab Rose du Karabakh \u00bb. \u00bb
\n<\/em>[M\u00e9moires d’Andre\u00ef Mikha\u00eflovitch Fade\u00efev 1790-1867. En deux parties. 1897, p. 96]<\/span><\/a>
\n[E. Isma\u00eflov. Caucase et la mondialisation. Vol. VIII, \u00e9ditions 3-4, 2014. Article : Les Khans du Karabakh : une description g\u00e9n\u00e9rationnelle de la lign\u00e9e des a\u00een\u00e9s, p. 140]<\/span><\/a><\/p>\n

\"\"\"\"<\/em><\/p>\n

\u00ab La khanesse douairi\u00e8re Djava\u00efr Khanoum<\/strong>, une dame tatare \u00e2g\u00e9e et tr\u00e8s importante, maintint soigneusement la majest\u00e9 de son khan. Selon la rumeur, elle serait d’origine chr\u00e9tienne, issue de princesses g\u00e9orgiennes, saisie dans son enfance par les Tatars qui l’eurent envoy\u00e9e dans le harem du khan o\u00f9 elle fut convertie \u00e0 l’islam et devint la principale \u00e9pouse du khan. On dit qu’elle est maintenant une musulmane z\u00e9l\u00e9e, mais peut-\u00eatre \u00e0 cause de son ancienne foi, ou peut-\u00eatre \u00e0 cause d’un certain sentiment de sympathie pour elle, qui n’avait pas encore \u00e9t\u00e9 \u00e9mouss\u00e9 par de nombreuses ann\u00e9es d’islamisme, elle ne peut\u00a0 pas supporter les cloches de l’\u00e9glise, et \u00e0 leur son, elle se bouche en vitesse les oreilles. \u00bb<\/em><\/p>\n

L’origine g\u00e9orgienne de l’une des \u00e9pouses d’Ibrahim Khalil khan est confirm\u00e9e dans un article de l’historien azerba\u00efdjanais Eldar Isma\u00eflov. Il indique que Djava\u00efr Khanoum (n\u00e9e Sofia) fut la fille d’un kn\u00e8ze g\u00e9orgien, Yevgenii Abachidze. Selon Fade\u00efev, Djavair-Khanoum et la veuve de Mehti-Kouli-khan rendirent visite \u00e0 la kn\u00e8ze Vorontsova \u00e0 Tiflis, avec une grande suite de serviteurs et de servantes et en observant toutes les \u00e9tiquettes et c\u00e9r\u00e9monies orientales convenant \u00e0 leur dignit\u00e9.
\n[M\u00e9moires d’Andre\u00ef Mikha\u00eflovitch Fade\u00efev 1790-1867. En deux parties. 1897, pp. 96-97]<\/span><\/a>
\n[E. Isma\u00eflov. Caucase et la mondialisation. Article : Les Khans du Karabakh : description g\u00e9n\u00e9rationnelle de la lign\u00e9e des a\u00een\u00e9s. Vol. VIII, \u00e9ditions 3-4, 2014, p. 136]<\/span><\/a><\/p>\n

\u00ab Djafar-Kouli-Khan<\/strong> fut un colonel d’une soixantaine d’ann\u00e9es, qui parla couramment le russe, qu’il avait probablement appris \u00e0 Saint-P\u00e9tersbourg, o\u00f9 il resta en service pendant six ans, puis pendant deux autres ann\u00e9es \u00e0 Simbirsk, o\u00f9 il fut exil\u00e9.<\/em> (Il fut d\u00e9port\u00e9 par les autorit\u00e9s en 1822 et revint au Karabakh en 1830). \u00c0 Choucha, il v\u00e9cut de mani\u00e8re tout \u00e0 fait d\u00e9cente, on pourrait dire large, et avec une saveur europ\u00e9enne-tatare. Il m’invita \u00e0 d\u00eener avec lui, et pour me faire conna\u00eetre son mode de vie et ses plaisirs, il fit un grand festin avec des danses asiatiques, de la musique, des chants, mais bien s\u00fbr avec du champagne ; et le soir, il me fit jouer au boston, cela dura bien apr\u00e8s minuit, et je rentrai chez moi la t\u00eate lourde. \u00bb \u00a0
\n<\/em>[M\u00e9moires d’Andre\u00ef Mikha\u00eflovitch Fade\u00efev 1790-1867. En deux parties. 1897, p. 96]<\/span><\/a>
\n[E. Isma\u00eflov. Caucase et la mondialisation. Article : Les Khans du Karabakh : l’origine du khanat, la subordination du khanat \u00e0 l’empire russe et l’abolition du pouvoir du khan. Vol. VIII, \u00e9ditions 1-2, 2014, p. 167]<\/span><\/a>
\n[E. Ismailov. Caucase et la mondialisation. Article : Khans du Karabakh : description g\u00e9n\u00e9rationnelle de la lign\u00e9e des a\u00een\u00e9s. Vol. VIII, \u00e9ditions 3-4, 2014, p. 154]<\/span><\/a><\/p>\n

En outre, Fade\u00efev note que dans la parcelle Astar-Abad, \u00e0 trente verstes de la ville de Kouba, Djafar-Kouli-khan se fut vu attribuer par l’\u00c9tat des plantations de garance (une plante utilis\u00e9e dans la production de teinture).
\n[M\u00e9moires de Andre\u00ef Mikhailovitch Fade\u00efev, 1790-1867. En deux parties. 1897, p. 153]<\/span><\/a><\/p>\n

\"\"<\/p>\n

En quittant Choucha, Fade\u00efev visita le th\u00e9\u00e2tre une derni\u00e8re fois et le trouva tout \u00e0 fait d\u00e9cent pour un comt\u00e9 et une ville tartare. Apr\u00e8s le diner chez Tarkhanov, avant de partir pour la ville de Cheki, Fade\u00efev visita le jardin de l\u2019epouse de Mehti-Kouli-khan, \u00e0 dix verstes de Choucha, o\u00f9 il passa la nuit en raison d’un d\u00e9luge.
\n[M\u00e9moires d’Andre\u00ef\u00a0 Mikha\u00eflovitch Fade\u00efev 1790-1867. En deux parties. 1897, p. 97]<\/span><\/a><\/p>\n

Dans le livre \u00ab\u00a0M\u00e9moires d\u00a0‘Andre\u00ef\u00a0 Mikha\u00eflovitch Fade\u00efev 1790-1867\u00a0\u00bb 1897,\u00a0 il y a un chant\u00a0militaire transcaucasien pr\u00e9tendument d\u00e9di\u00e9e \u00e0 Djafar-Kouli-khan.<\/p>\n

Ay luli, ay luli,
\nPr\u00e8s du village de Kululi
\nKalantarov s’est d\u00e9gonfl\u00e9
\nEt Djafar-Kouli s’est enfui.
\nIl s’est enfui sans un regard en arri\u00e8re,
\nAvec ses talons en l’air ;
\nAinsi courait Djafar-Kouli.
\n[M\u00e9moires d’Andre\u00ef Mikha\u00eflovitch Fade\u00efev 1790-1867]. En deux parties. 1897, p. 96]<\/span><\/a><\/p>\n

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En 1897, les m\u00e9moires d’Andre\u00ef Mikhailovitch Fade\u00efev (1790-1867), fonctionnaire de la Russie tsariste, gouverneur de la r\u00e9gion de Saratov (1841-1846), membre du conseil d’administration de la r\u00e9gion transcaucasienne (1846- jusqu’\u00e0 sa mort) furent publi\u00e9es. Qarabag.com pr\u00e9sente le mat\u00e9riel sur le voyage et les impressions du fonctionnaire russe de la ville azerba\u00efdjanaise de Choucha et des repr\u00e9sentants de la noblesse du Karabakh<\/p>\n","protected":false},"author":11,"featured_media":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1241],"tags":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/11093"}],"collection":[{"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/users\/11"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=11093"}],"version-history":[{"count":6,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/11093\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":11121,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/11093\/revisions\/11121"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=11093"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=11093"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=11093"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}