{"id":10745,"date":"2022-09-07T11:01:20","date_gmt":"2022-09-07T07:01:20","guid":{"rendered":"https:\/\/qarabag.com\/?p=10745"},"modified":"2022-11-01T13:44:34","modified_gmt":"2022-11-01T09:44:34","slug":"la-beaute-envoutante-de-choucha-comment-lecrivain-russe-vassili-sidorov-decrivait-la-ville","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/qarabag.com\/la-beaute-envoutante-de-choucha-comment-lecrivain-russe-vassili-sidorov-decrivait-la-ville\/","title":{"rendered":"La beaut\u00e9 envo\u00fbtante de Choucha : comment l’\u00e9crivain russe Vassili Sidorov d\u00e9crivait la ville"},"content":{"rendered":"

En 1897, l’\u00e9crivain russe Vassili Sidorov a publi\u00e9 ses m\u00e9moires sur son voyage dans le Caucase. Le livre donne des faits int\u00e9ressants sur la ville azerba\u00efdjanaise de Choucha. Qarabag.com<\/a> a pr\u00e9par\u00e9 un article sur la fa\u00e7on dont Sidorov d\u00e9crivait la beaut\u00e9 de la ville et la vie des habitants de Choucha.<\/strong>\u00a0<\/em><\/p>\n

Pendant son s\u00e9jour \u00e0 Noukha (aujourd’hui la ville azerba\u00efdjanaise de Ch\u00e9ki), une grande partie de la population locale a persuad\u00e9 Sidorov de ne pas se rendre \u00e0 Choucha en raison du danger sur les routes menant \u00e0 cette ville. Comme l’\u00e9crit Sidorov, il a \u00e9t\u00e9 dissuad\u00e9 d’aller \u00e0 Choucha, car les vols sur le chemin de la ville se produisaient de plus en plus souvent. Les voleurs les plus c\u00e9l\u00e8bres et en m\u00eame temps les h\u00e9ros populaires du Karabakh \u00e9taient Gatchag Nabi et Gatchag Ali. Traduit de l\u2019azerba\u00efdjanais, le mot “gatchag” signifie un fugitif. Ils luttaient contre ceux qui \u00e9taient au pouvoir et aidaient les pauvres. \u00c0 cette \u00e9poque, les gens se rendaient \u00e0 Choucha collectivement, car les \u00e9quipages individuels \u00e9taient plus souvent vol\u00e9s que les groupes conjoints. Lorsque Sidorov quittait Ch\u00e9ki, un Molokan lui a conseill\u00e9 de ne pas r\u00e9sister aux voleurs s’ils l’attaquaient et de leur donner imm\u00e9diatement “tout ce qu\u2019il a”. Mais malgr\u00e9 tous les dangers, Sidorov \u00e9tait in\u00e9branlable dans son intention de voir Choucha. L’auteur indique dans son livre que ce sont les histoires sur la beaut\u00e9 de cette ville qui l’ont pouss\u00e9, malgr\u00e9 tous les dangers, \u00e0 aller voir Choucha de ses propres yeux.
\n
[V.Sidorov. A travers la Russie. 2. Caucase. Notes et impressions de voyage. Informations pratiques pour le touriste. 1897, p. 231-232]<\/a><\/span><\/p>\n

Sur le chemin de Choucha, un de ses compagnons, un Arm\u00e9nien, partagea avec lui des informations sur l’histoire du Karabakh :
\n\u00ab<\/em> Auparavant, ce khanat s’appelait Karabakh et Choucha s’appelait Panah-abaz <\/em>(plus pr\u00e9cis\u00e9ment, Panah-abad). On ne sait tout simplement pas comment les Perses ont pris cette ville imprenable.<\/em> \u00bb
\n<\/em>
[V.Sidorov. A travers la Russie. 2. Caucase. Notes et impressions de voyage. Informations pratiques pour le touriste. 1897, p. 235-236]<\/span><\/a><\/p>\n

Sidorov, de passage dans la ville d’Agdam, la d\u00e9crit ainsi :
\n\u00ab <\/em>Apr\u00e8s avoir travers\u00e9 des gorges terreuses tr\u00e8s dangereuses, o\u00f9 il y a quelques jours, des passants ont \u00e9t\u00e9 tu\u00e9s par des voleurs, nous sommes entr\u00e9s dans le gros village d’Agdam, avec son march\u00e9 bruyant et ses immenses jardins de m\u00fbriers, enti\u00e8rement couverts de vignes.<\/em> \u00bb
\n<\/em>
[V.Sidorov. A travers la Russie. 2. Caucase. Notes et impressions de voyage. Informations pratiques pour le touriste. 1897, p. 238]<\/a><\/span><\/p>\n

S’approchant d\u00e9j\u00e0 progressivement de Choucha sur une diligence, Sidorov \u00e9crivait : \u00ab<\/em> Les montagnes environnantes s’\u00e9levaient comme des murs, certaines \u00e9taient comme taill\u00e9es au couteau, d’autres prenaient la forme de ch\u00e2teaux fantastiques, et au loin, sur la plus haute montagne, les forteresses de Choucha se dessinaient dans le brouillard.
\n<\/em><\/p>\n

– Est-ce qu’on monte l\u00e0-haut ? m’\u00e9criai-je en regardant cette hauteur transcendantale.
\n<\/em>– Oui, r\u00e9pondit le voisin, Choucha se tient l\u00e0, et maintenant la fameuse ascension, taill\u00e9e dans les montagnes, va commencer.<\/em><\/p>\n

Apr\u00e8s la derni\u00e8re station de Khodjali, nous avons vraiment commenc\u00e9 \u00e0 grimper et toutes les 231\/4 verstes jusqu’\u00e0 Choucha ont ramp\u00e9 le long d’une route si \u00e9tonnante et d\u00e9routante que lorsque nous nous souvenons d’elle, la t\u00eate tourne… <\/em>D’un c\u00f4t\u00e9 de la vall\u00e9e d’Askeran, les montagnes poussaient les pics de Katuk et de Ternavaz, pr\u00e8s du ruisseau bruyant, le long duquel la route blessure, nous avons rencontr\u00e9 soit les grands caravans\u00e9rails de Sule\u00efmane Khan avec une porte vo\u00fbt\u00e9e \u00e0 l’ombre des vieux ormes, soit les vestiges et ruines entour\u00e9s de peupliers pyramidaux avec des trous noirs \u00e0 la place des fen\u00eatres, quelques b\u00e2timents blancs de l’ancien khanat… \u00c0 un endroit, les satellites ont indiqu\u00e9 la belle cascade de la rivi\u00e8re Dachalti, qui s’est d\u00e9tach\u00e9e des rochers et est tomb\u00e9e dans une profonde vall\u00e9e noire. Des rochers ondul\u00e9s, ternes et d\u00e9serts nous entouraient, et nous grimpions de plus en plus haut et de merveilleuses vues s’ouvraient \u00e0 chaque pas dans toutes les directions.<\/em> \u00bb
\n<\/em>
[V.Sidorov. A travers la Russie. 2. Caucase. Notes et impressions de voyage. Informations pratiques pour le touriste. 1897, p. \u00a0239-240]<\/a><\/span><\/p>\n

L’auteur mentionne les colonies suivantes qu’il a rencontr\u00e9es sur son chemin vers Choucha: Khan-Tiendi (Khank\u00e9ndi), Dachk\u00e8nte et Chouchu-kent (Chouchakent). De plus, ayant atteint Choucha, Sidorov \u00e9crit sur ses premi\u00e8res impressions sur elle :
\n\u00ab <\/em>Nous rampons tous vers le haut et il n’y a pas de fin de la route. <\/em>Plusieurs fois il semblait que nous allions contourner la montagne et atteindre la ville, mais Choucha pouvait encore \u00eatre vu de loin sur une hauteur inaccessible. Enfin, un cimeti\u00e8re de banlieue chaotique est apparu dans une zone sauvage et d\u00e9serte. Quel entassement pittoresque de monuments tatars, comme si quelqu’un les avait l\u00e2ch\u00e9s du ciel et qu’ils tombaient tous au hasard. Devant eux, des murs de forteresse apparurent sur les montagnes d\u00e9chiquet\u00e9es, descendant tant\u00f4t dans les profondeurs des ab\u00eemes, tant\u00f4t grimpant vers les sommets. Nous sommes entr\u00e9s dans les portes de la ville d\u00e9j\u00e0 dans l’obscurit\u00e9 de la nuit et avons trembl\u00e9 le long du trottoir terrifiant. Jamais de ma vie je n’ai connu de telles secousses, ni dans le lit de pierre de Kurmuk, ni dans les ruisseaux de l’Oural, ni <\/em>ni sur les routes boueuses de Sib\u00e9rie<\/em>. Comme par expr\u00e8s, on a ramass\u00e9 des pierres de la taille la plus inappropri\u00e9e et en a pav\u00e9 les rues. A cause des tas de pierres dans ces rues \u00e9troites, sombres et malodorantes de Choucha, je me suis sent) compl\u00e8tement mal. Nous avons \u00e9t\u00e9 d\u00e9pos\u00e9s dans une zone sombre et compl\u00e8tement non \u00e9clair\u00e9e.<\/em> \u00bb
\n<\/em>
[V.Sidorov. A travers la Russie. 2. Caucase. Notes et impressions de voyage. Informations pratiques pour le touriste. 1897, p. 240-241]<\/a><\/span><\/p>\n

\"\"<\/p>\n

Pendant son s\u00e9jour \u00e0 Choucha, V. Sidorov compare les quartiers azerba\u00efdjanais et arm\u00e9nien de Choucha. Il indique \u00e9galement la population de Choucha est de 26.086 habitants.
\n\u00ab <\/em>Je suis all\u00e9 me promener dans la ville, allong\u00e9 sur les montagnes, \u00e0 1\u00a0500 m\u00e8tres d’altitude, cheminant le long de ses ruelles sombres, le long de ses trottoirs incroyablement ignobles, le long desquels les citadins n’osent pas se promener le soir et, et pr\u00e9f\u00e8rent rester \u00e0 la maison avec la faible lumi\u00e8re de la ville. La partie arm\u00e9nienne de la ville, avec ses petits monast\u00e8res int\u00e9ressants, le s\u00e9minaire th\u00e9ologique, les petites maisons blanches, les rues et ruelles escarp\u00e9es, est de tr\u00e8s peu d’int\u00e9r\u00eat et si quelque chose m\u00e9rite une certaine attention, c’est la nouvelle cath\u00e9drale et les vues. Les vues sur les environs, les ab\u00eemes, les ruisseaux tombant dans les creux et les ab\u00eemes, la route serpentant le long des rochers au-del\u00e0 de Choucha jusqu’\u00e0 Guiruzi <\/em>(probablement la ville de Gorisse, aujourd’hui Arm\u00e9nie) et<\/em> Djabra\u00efl sont vraiment charmantes. La partie tatare de la ville est beaucoup plus pittoresque, bien que son trottoir soit encore plus terrible et que la puanteur et la salet\u00e9 des rues soient plus frappantes. Le Tatar Ma\u00efdan est encore plus anim\u00e9 et une charmante mosqu\u00e9e h\u00e9t\u00e9roclite, avec deux minarets \u00e9lanc\u00e9s et d’une \u00e9l\u00e9gance inhabituelle, derri\u00e8re lesquels on peut voir un grand d\u00f4me carrel\u00e9 h\u00e9t\u00e9roclite avec un croissant au sommet, le rend plus beau. Dans cette mosqu\u00e9e, les fanatiques tatars et perses c\u00e9l\u00e8brent la m\u00e9moire de Husse\u00efn et d’Ali, ici passe <\/em>(une procession sauvage d’auto tortionnaires), qui, dans le feu de l’extase religieuse, se frappent avec des couteaux et des \u00e9p\u00e9es, torturent leur corps en chantant des hymnes religieux et versent du sang sur les pierres de la place, qui coule \u00e0 flots de leurs blessures. Ici se trouve \u00e9galement le palais du khan avec son jardin et ses balcons, peu int\u00e9ressants en apparence, appartenant aujourd’hui \u00e0 la fille de l’ancien souverain khan.<\/em> \u00bb
\n<\/em>
[V.Sidorov. A travers la Russie. 2. Caucase. Notes et impressions de voyage. Informations pratiques pour le touriste. 1897, p. 240-241; 651]<\/a><\/span><\/p>\n

En quittant Choucha, V. Sidorov a finalement rencontr\u00e9 un arch\u00e9ologue local, le professeur Ressler, un<\/span> Allemand de naissance, qui lui a montr\u00e9 de nombreuses fl\u00e8ches anciennes, des objets en bronze, des bijoux, des urnes et des vases, ainsi que d’autres objets trouv\u00e9s lors des fouilles de tumulus dans les environs du district de Choucha et Zanguezour.
\n
[V.Sidorov. A travers la Russie. 2. Caucase. Notes et impressions de voyage. Informations pratiques pour le touriste. 1897, p. 246]<\/a><\/span><\/p>\n

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En 1897, l’\u00e9crivain russe Vassili Sidorov a publi\u00e9 ses m\u00e9moires sur son voyage dans le Caucase. Le livre donne des faits int\u00e9ressants sur la ville azerba\u00efdjanaise de Choucha. Qarabag.com a pr\u00e9par\u00e9 un article sur la fa\u00e7on dont Sidorov d\u00e9crivait la beaut\u00e9 de la ville et la vie des habitants de Choucha.\u00a0<\/p>\n","protected":false},"author":11,"featured_media":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1241],"tags":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/10745"}],"collection":[{"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/users\/11"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=10745"}],"version-history":[{"count":5,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/10745\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":11058,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/10745\/revisions\/11058"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=10745"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=10745"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/qarabag.com\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=10745"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}